Le 20 septembre 2012, il y a tout juste une année, le journal Les Échos nous apprenait que le Gouvernement allait mettre fin à l’assurance maladie pour les frontaliers, dès le 1er janvier 2013 ! Le coup de force du ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, allait-il mettre fin à un système qui fonctionne depuis 50 ans ? Heureusement, la mobilisation du Groupement et des frontaliers a permis d’empêcher cette décision, le Gouvernement ayant alors choisi de se donner le temps de la réflexion en nommant une mission d’experts.
Entre-temps, le Groupement a su se mobiliser. Nous avons multiplié les contacts, sollicité nos élus, bref, mis en place une véritable action de lobbying. Résultat, le Gouvernement a été très sensibilisé au problème ! Outre les experts et les représentants des ministères, nous avons été reçus à deux reprises par le conseiller du Président de la République pour les questions sociales. Lors de notre dernière entrevue, fin juillet, il a laissé entrevoir et, pour la première fois, la possibilité d’un maintien de l’assurance privée. Ce fut une première car depuis une année, nos interlocuteurs ne remettaient jamais en cause cette fin et souhaitaient travailler sur la manière de sortir de ce régime.
Nous ne sommes pas des naïfs et ce sera évidemment dans quelques semaines, lors de la discussion sur le financement de la loi sur la Sécurité sociale, que nous connaîtrons véritablement les intentions du Gouvernement. Aujourd’hui, nous avons réussi une première étape essentielle : faire comprendre au plus haut niveau de l’Etat que ce dossier était un dossier complexe, avec des incidences majeures sur la vie des travailleurs frontaliers, mais aussi sur l’avenir même des régions frontalières. Nous en sommes convaincus : la décision sera éminemment politique. Soit l’idéologie, défendue bec et ongles par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, l’emporte et l’assurance privée disparaitra. Soit le pragmatisme et le bon sens prévalent et nous obtenons un statu quo, avec quelques aménagements possibles. Position plutôt défendue par Pierre Moscovici. Au final, la décision devra sûrement être tranchée par le président, François Hollande. Si sa décision devait être contraire à nos attentes, il faudra réagir rapidement. Nous compterons alors sur votre engagement à nos côtés et votre mobilisation.
Paru le 05/09/2013.